Quelles sont les influences du jeu mobile sur le jeu vidéo ?

Depuis quelques années, les jeux mobiles ont pris une importance de plus en plus capitale sur le marché général du jeu vidéo. Il est donc nécessaire d’étudier l’importance du jeu mobile par rapport au monde du gaming en général.

Une importance économique de plus en plus majeure pour le jeu mobile

Très longtemps, les éditeurs historiques du jeu vidéo ont été réticents à se lancer dans l’aventure du jeu mobile. Nintendo en a été l’exemple le plus flagrant avançant à tâtons au fil des années pour y trouver son modèle économique. Big N s’est d’abord raté avec le jeu Super Mario Run avant de redresser le tir avec Fire Emblem : Heroes. Ainsi, si les titres plutôt originaux ont du succès sur mobile, les éditeurs historiques préfèrent quant à eux se baser sur leurs titres à succès afin d’attirer un maximum leur fanbase autour de leur titre. On peut citer parmi eux Square Enix avec Kingdom Hearts ou Final Fantasy qui en profitent pour en sortir des titres à succès. Cependant les réels succès sont des titres Candy Crush Saga ou encore Clash Royale.

C’est principalement en Asie que l’on trouve les joueurs les plus dépensiers notamment en Chine et au Japon. Cela concerne uniquement les achats à l’intérieur de l’application. C’est pour cela que le géant chinois Tercent Games dispose d’une telle hégémonie sur le marché du jeu mobile. Durant l’année 2018, la Chine, les Etats-Unis ainsi que le Japon ont représenté au total 75 % des dépenses au sein des jeux. En termes de store, sachez que les possesseurs d’iPhone sont plus enclins à dépenser de l’argent par rapport au Google Play Store réunissant pourtant plus de monde. Même les jeux plébiscités sont aussi différents par rapport au deux stores. Cette importance économique c’est aussi déclinée sur le marché mondial de la téléphonie mobile. De plus en plus de constructeurs ont dévoilé des smartphones gaming, orienté directement pour les joueurs. Les Honor Play, Asus Rog Phone ou encore Xiaomi Black Shark font désormais partie intégrante des catalogues.

Quel modèle économique fonctionne pour un jeu mobile ?

Plusieurs éditeurs même des plus importants ce sont véritablement cassés les dents pour faire fonctionner durablement leurs titres. Nintendo avec Super Mario Run a voulu inciter des joueurs nostalgiques avec un premier niveau gratuit afin de faire payer le reste. Résultat : un raté. Ce n’est pas pour autant que l’éditeur historique japonnais a baissé les bras et est revenu avec Fire Emblem Heroes le fer de lance de son économie mobile. Le modèle est simple : une licence célèbre, un jeu gratuit, une boutique en jeu et le tour est joué. Sur l’exercice 2018, Nintendo a gagné 348 millions de dollars seulement avec ses jeux mobiles. Dans ce revenu, le jeu mobile Fire Emblem représente 230 millions de dollars. La très grande majorité des revenus générés est issu d’un unique modèle qui semble avoir la cote sur les jeux mobiles conséquents : le free-to-play.

Comment le système de jeu mobile gratuit réussit à être pérenne ? C’est la grande question que l’on peut se poser, tant les partis-pris sont divers et variés. Tout d’abord, les développeurs y insèrent beaucoup de possibilités d’achat-in game. Comment le jeu incite les joueurs à consommer ? Et bien le jeu conditionne votre succès à l’achat de pack d’items à plus ou moins forte valeur. En clair, vous troquez le temps passé sur le jeu mobile à farmer contre un peu de votre argent. Au contraire, le rachat de titres célèbre comme certaines licences de Final Fantasy a très peu de succès sur les différents stores, Apple et Google confondus. Ainsi, le nombre de joueurs n’est pas forcément un très bon indice pour savoir quels sont les jeux où l’on dépense le plus.

Ainsi, sur le marché français, le jeu mobile Dragon Ball Z Dokkan Battle n’est pas l’un des titres les plus plébiscités en termes de nombres d’usagers puisqu’il n’est même pas dans le top 10. En revanche, dès qu’il s’agit d’achat, le titre de Bandai Namco passe en tête, très certainement grâce à sa fan-base française.

Quelle évolution à venir pour le jeu mobile ?

Avant la prise de conscience généralisée des éditeurs historiques du jeu vidéo, certaines entreprises comme Tercent en Chine ont pris un monopole complètement démentiel lançant des jeux mobiles à la pelle. Ainsi, la frontière entre le jeu mobile et le jeu vidéo se fait de plus en plus fine. A tel point que le premier génère de plus en plus de revenus par rapport à un marché plus « traditionnel ». En conséquence, on voit plusieurs titres qui commencent à développer du crossplay sur plusieurs plateformes dont les smartphones. Cela a tout d’abord commencé par les jeux de battle royale tels que PUBG ou Fortnite.

En effet depuis cette année 2018, les développeurs commencent de plus en plus à penser aux joueurs mobiles qui à s’affranchir parfois des acteurs historiques. Ainsi, Fortnite l’un des succès de cette année n’est pas disponible sur le Play Store mais directement sur le site internet d’Epic Games. Les joueurs Android ou iOS peuvent donc rencontrer ceux sur PS4 et Xbox. La principale difficulté pour ce genre de public, c’est d’adapter le style de gameplay afin de rendre le jeu jouable. Après Fortnite, ce serait Apex Legends qui aurait aussi droit à sa version crossplay. Depuis plusieurs années, les économistes annoncent le jeu mobile dépassera les consoles sur le marché du jeu vidéo. L’an dernier, le mobile a représenté 35 % des revenus mondiaux du jeux vidéo et il y a fort à parier que l’année 2019 fera encore mieux.

Selon les analyses du site spécialisé App Annie, les projections du site estiment jusqu’à 100 milliards de dollars dépensés pour l’année. Toujours selon ce site internet, un titre devrait particulièrement se distinguer. Il s’agit du jeu mobile Harry Potter : Wizards Unite. Selon les estimations, le nouveau titre de Niantic Labs devrait littéralement surpasser la hype qui a été généré par Pokemon Go durant l’été 2016. Cela s’expliquerait par le fait que l’imaginaire collectif ait encore Harry Potter dans les esprits, là où Pokemon jouait sur la nostalgie. En revanche, nous ne sommes pas à l’abri de surprises émaner des bas fonds des éditeurs. Pour rappel, Fortnite est un titre qui est venu de nulle part.

Est-ce que le jeu mobile influence le gameplay du jeu vidéo ?

Pour les puristes, il est impératif de distinguer jeu mobile et jeu vidéo sur console. La différence se ferait notamment autour d’un gameplay bien trop simpliste et la dichotomie entre les deux parties était bien claire. Jusqu’à la sortie de Pokemon Let’s Go qui reprend le système de capture de Pokemon Go. Alors certes, le titre lancé par Game Freak cristallise certaines critiques notamment dans sa simplicité de jeu. Pourtant la fracture se fait plus nette, par rapport aux capillarités qui avaient pu exister auparavant. En effet, comme évoqué plus haut les jeux vidéos étaient transposés sur mobile avec plus ou moins de succès.

La principale influence qui va se faire entre jeu vidéo sur console et mobile, c’est l’avènement du cloud gaming. Le service de streaming de jeu vidéo est promis pour être le futur du monde vidéoludique avec pour avantage principal de ne pas requérir des spécifications techniques bien particulières. Certains acteurs majeurs du marché comme Xbox se placent déjà avec son service Live qui serait décliné sur Switch, Android ou encore iOS. En conséquence deux choix pourraient se faire pour les développeurs et éditeurs. Soit ils tablent sur le fait que les constructeurs de téléphones développent des manettes compatibles aux smartphones pour jouer; soit les jeux seront aussi pensés pour le mobile.

Le jeu vidéo et le jeu mobile finiront-ils par ne faire qu’un ?

Certains frissonnent déjà à l’idée de voir Candy Crush Saga être associé avec un des grand titres du jeu vidéo. En réalité, il y a peu de chances que cela arrive. En revanche, il est possible que les deux univers se côtoient par capillarités avec des jeux communs ou bien même des ressemblances. Un peu comme ce qui est fait entre les consoles et les PC. Pour les acteurs majeurs du jeu vidéo, il s’agit désormais de sonder le marché mondial en prenant en compte toutes les différences culturelles entre le public asiatique et celui d’Europe.